Architectures
(2013-2017)
60 x 75 cm / Edition de 3 +1 AP
150 x 187 cm / Edition de 3 +1 AP
Exposition à la Maison Européenne de la Photographie, 2016
Aucun repère dans ses œuvres récentes : si l’architecture y joue le premier rôle, on ne l’identifie que par la mémoire des travaux antérieurs qui nous a exercé à en reconnaître les découpes. En effet, rien pourtant – ou presque – ne permet, de prime abord, d’identifier ces masses emboîtées, ces lignes aiguës ou crantées, ces interactions d’angles comme des éléments d’architecture et ceci d’autant plus que Tadzio se complaît à chercher l’angle improbable qui détachera l’image de toute réminiscence narrative. Nul effet de texture, nul graffiti non plus pour orienter le regard… Loin de cela, un étonnant travail de monochromie – mais peut-on utiliser ce mot lorsqu’il s’agit de rigoureuses variations sur le gris (allant jusqu’à un noir parfois légèrement teinté) – contribue plus encore à transformer ces fragments du réel en étonnants tableaux abstraits, évoquant les peintures d’Ad Reinhardt où le noir, loin d’être uniforme, finit par révéler grâce à ses infimes variations de nuances – que l’œil ne découvre qu’après une lente acclimatation – la structure géométrique qui est l’ossature et la composante même du tableau.
Lueur d’orage, ou actuelle lumière du monde comme le suggère Tadzio, cette avancée dans le monde de l’obscur nous rappelle que désormais, peintre ou photographe, le rôle de l’artiste est plus que jamais, comme l’affirmait Paul Eluard, de « Donner à voir ».
Daniel Abadie
His recent photos provide no landmarks: although architecture plays a key role, it can only be identified through recollection of earlier works that have taught us to recognize its outlines. Indeed, nothing—or almost nothing—allows us to recognize, on first sight, these clustered masses, these sharp or jagged lines, and these intersecting angles as being part of a building, especially since Tadzio enjoys finding an unlikely angle that will banish any hint of narrative from the picture. There is no effect of texture, nor any graffiti to guide the eye. Far from it. There is a marvelous exploration of monochrome—if one can still use that word when it comes to strict variations on gray (extending to a sometimes lightly tinted black)—that further transforms these fragments of reality into surprising abstract paintings. They evoke Ad Reinhardt’s canvases in which a far-from-uniform black ultimately reveals the geometric structure that serves as compositional backbone to his painting, thanks to tiny variations in shades that the eye only discovers after a long acclimation.
This incursion into the world of darkness—whether the flash of a storm or, as Tadzio implies, the light of today’s world—reminds us that the role of an artist, whether painter or photographer, is more than ever a question of “bringing into view,” as Paul Éluard put it.
Daniel Abadie
Translated from the French by Deke Dusinberre